Troisième fille du Grand Duc de Toscane, la jeune Lucrèce de Médicis se retrouve malgré elle promise au Duc Alfonso de Ferrare à quinze ans à peine, suite au décès inopiné de sa sœur. Rien n’a préparé cet esprit libre et sensible à ce qui l’attend : intrigues de cour, manipulations, humeurs et attentions changeantes d’un mari qu’elle connaît à peine et qui, comprend-elle bien vite, n’attend d’elle qu’une seule et unique chose, qu’elle lui donne un héritier…
Après Hamnet, Maggie O’Farrell revient à la fiction historique avec le portrait subtil d’une jeune fille au destin tout tracé. Dès les premières pages, le doute plane, l’angoisse nous saisit : Lucrèce, mariée depuis un an à peine, est convaincue que son mari va tenter de l’assassiner. Du récit de son enfance, atypique, aux couloirs lugubres de la forteresse de Ferrare, le roman tisse une toile de fils de soie qui se resserre peu à peu autour du personnage. Car nous ignorons à ce jour si la mort soudaine de Lucrèce de Médicis à l’âge de seize ans était véritablement le fruit d’une maladie fulgurante ou celui d’un acte malveillant.
~ incipit ~ Lucrèce s'installe à la longue table de dîner, une table au plateau lisse et miroitant comme de l'eau, recouverte de plats, de coupes retournées, d'une couronne de sapin tressée.
Avec son écriture précise d’orfèvre, l’écrivaine irlandaise nous transporte dans le quotidien des femmes au cœur de la Renaissance italienne. Le rythme est lent mais la tension et l’angoisse montent progressivement. Maggie O’Farrell s’empare avec brio de l’histoire de cette jeune héroïne à travers laquelle elle rend hommage à toutes les femmes soumises aux diktats des conventions sociales et familiales à travers les âges. Une belle réussite !
Informations sur l’œuvre
Titre original : The mariage portrait
Traduit de l’anglais par : Sarah Tardy
ISBN : 978-2714499141
416 pages
Éditeur : Belfond (24/08/2023)