LABÉ, Louise. Œuvres complètes

Sonnet VIII
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Je vis, je meurs

On connaît peu la vie de La Belle Cordière.

Elle a hérité son surnom du métier de son père et beaucoup de légendes courent sur sa vie.

Comme s’il était impossible qu’une femme de la Renaissance ose exprimer la passion amoureuse avec tant de fougue et d’audace.

 ~ incipit ~
Mes pleurs sont à moi, nul au monde
Ne les a comptés ni reçus ;
Par un œil étranger qui sonde
Les désespoirs que j'ai conçus.

Et, c’est cette ardeur qui a traversé les siècles et qui nous frappe par sa modernité.



Informations sur l’œuvre

ISBN : 978-2080712103
283 pages
Éditeur : Flammarion (31/05/2004)


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