PERRIN, Francis. Le bouffon des rois

Francis Perrin revient sur la vie de Triboulet, le bouffon royal le plus connu de France qui a accompagné Louis XII puis François Ier.

Alain Triboulet est un humoriste à la dérive qui va de déception personnelle en déception professionnelle et les noie dans l’alcool. Un soir qu’il est particulièrement désabusé et alcoolisé, il trouve la vieille marionnette d’un bouffon et la fait parler…

Nicolas Ferrial, dit Le Févrial, est né difforme et bossu en février 1479, près de Blois. Fuyant la maltraitance familiale quotidienne, il est recueilli dans un monastère. Pour se moquer de lui-même et accepter sa différence, Le Févrial fait le pitre et amuse les moines qui le surnomme alors Triboulet (qui vient du vieux mot français tribulé, triboulé ou tribouillé qui signifie secoué, agité, brouillé, mis sens dessus dessous). Mais il n’a aucune envie d’embrasser la vie monacale, aussi, dès qu’il apprend que le roi Louis XII viendra visiter le monastère, réputé pour sa bibliothèque, Triboulet s’arrange pour le rencontrer et le faire rire.

Le comte de Montmorency ne supportait pas que l’on se moque de sa bedaine qui le précédait d’un bon pied et lui donnait une allure de tonnelet ambulant. Il me menaça de me faire périr sous la bastonnade. J’allais aussitôt m’en plaindre à « mon cousin » :
« Ne crains rien, me rassura-t-il, s’il ose te faire subir pareil traitement, je le ferai pendre dans le quart d’heure qui suit.
– Ah ! cousin, grand merci, mais je préférerais que vous le fassiez pendre dans le quart d’heure qui précède ! »

Le bouffon des rois

François avait sa voix des graves occasions et je savais, à l’entendre, que c’en était fini pour moi :
« Je t’avais mis en garde : ne jamais être aux dames malfaisant. Tu as transgressé l’ordre royal en dépassant toutes les limites par ton insolente vulgarité envers la favorite de ton roi qu’on ne peut accuser de champisseries. Je te condamne à mort mais comme tu m’as diverti durant bon nombre d’années, je te permets de choisir ta mort ! 
– Mon cousin, j’aimerais mourir de vieillesse. »
L’éclat de rire spontané qui suivit ma repartie me sauva la vie.

Le bouffon des rois

Débute alors sa carrière de Bouffon du roi qui dura près de 40 ans.
D’abord aux services de Louis XII surnommé le « Père du peuple », il mena une vie de privilégié, logé au cœur de la cour et accompagnant le roi à tout instant (sauf à la guerre qu’il répugne). A la mort de Louis XII, François Ier monte sur le trône et conserve Triboulet dans ses fonctions. Il enchaînera donc deux mandats de bouffon du roi et rencontrera ainsi Léonard de Vinci, Machiavel ou encore Érasme.

 

 ~ incipit ~
Je m'appelle Alain Triboulet, j'ai cinquante-cinq ans.

 


Facile à lire, ce roman est un bon divertissement. Les parties historiques sont très intéressantes et amènent dans les moments cruciaux et principaux de ces deux rois : leurs amours, leur politique, leurs amis, leurs combats…

Roman grand public sur un Fou du roi, personnage ayant peu intéressé ses contemporains mais qui ravit les lecteurs d’aujourd’hui !

C’est toujours la petite histoire qui fait la grande Histoire !



Informations sur l’œuvre

ISBN : 978-2290039090
384 pages
Éditeur : J’ai lu (04/01/2013)


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