Boston dans les années 1960.
Dans un vieux quartier menacé de disparition, un rat tente de survivre en explorant la librairie de Scollay Square. Il a fait son nid dans un roman de Joyce, déchiqueté sans pitié. Il dévore tout ce qui lui passe sous la dent. Cet amoureux des mots au caractère bien trempé, assiste impuissant à la course au profit. Misanthrope, il parvient à se lier d’amitié avec un écrivain, avec qui il partage sa vision mélancolique du monde.
~ incipit ~ J'avais toujours imaginé que si, d'aventure, j'écrivais un jour l'histoire de ma vie, la première phrase en serait saisissante : quelque chose de lyrique à la Nabokov, "Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins" ou de radical à la Tolstoï au cas où le lyrisme me ferait défaut, "Les familles heureuses se ressemblent toutes, les familles sont malheureuses chacune à leur façon". Les gens se rappellent ces mots, même quand ils ont tout oublié du livre qui va avec. Mais à mon avis, en matière d'amorce, on n'a jamais surpassé celle du Bon soldat de Ford Madox Ford : "Voici l'histoire la plus triste qu'il m'ait été donnée d'entendre." J'ai beau l'avoir lue des dizaines de fois, j'en reste encore comme deux ronds de flan. Ford Madox Ford, lui c'était un Grand.
Un inoubliable rat de bibliothèque avec de très belles références littéraires ! Une valeur sûre !
Informations sur l’œuvre
Titre original : Firmin
Traduit de l’anglais par : Céline Leroy
ISBN : 978-2742791156
201 pages
Éditeur : Actes Sud (02/03/2011)
Récompense
2010 : Grand prix Saint-Émilion du roman étranger
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